NINA ET LE SECRET DU HÉRISSON – Une nouvelle pépite de l’animation drômoise sort en salles

Huit ans après PHANTOM BOY, Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli reviennent avec un nouveau long-métrage d’animation, NINA ET LE SECRET DU HÉRISSON. Écrit par Alain Gagnol, et mis en images par Jean-Loup Felicioli, ce « conte social éblouissant » (Télérama) est conçu comme un véritable thriller pour enfants (dès 6 ans), alternant entre séquences cartoonesques hommages aux premiers films d’animation, et scènes d’action haletantes.

Comme à leur habitude, les auteurs n’hésitent pas à confronter l’imaginaire du monde des enfants aux problématiques très actuelles des adultes, telles que les luttes sociales et le chômage. « Ça m’intéressait de parler de ces thèmes aux enfants, parce que beaucoup de gens pensent qu’ils en sont épargnés, mais ce n’est pas du tout le cas. Ils voient des choses à la télé, ou dans la rue, et voient comment leurs parents vivent plus ou moins bien les choses. C’est important pour des jeunes publics d’aborder des thèmes qu’ils rencontrent dans la vie courante » a expliqué Alain Gagnol au micro du Julien Sauvadon sur France 3 Rhône-Alpes.

Le film raconte comment la perte d’emploi de son père pousse l’intrépide Nina à la recherche d’un trésor qui aidera sa famille. Dans son aventure, elle est accompagnée de son meilleur ami Mehdi, bien qu’un brin trouillard, et d’un petit hérisson imaginaire échappé des histoires que lui racontait son père pour l’endormir. Un film d’enquête, d’aventure et d’amitié, qui reprend les codes du film de casse (échafaudage d’un plan, scènes d’infiltration, courses poursuites…).

De la main au numérique

Le film est également une vraie réussite de par son graphisme et ses ambiances. Tout en restant fidèles au style de leurs précédentes oeuvres (grands yeux en amande, couleurs vives et texture à la craie), les auteurs se sont adaptés aux techniques actuelles de l’animation. Pour ce nouvel opus, Jean-Loup Felicioli, qui chapeaute la création graphique, a troqué ses craies contre un stylet, et ses Cansons pour une tablette graphique. Une transition de la main vers le numérique sur laquelle l’artiste s’est expliqué : « J’avais l’impression, après plus de trente ans à frotter des craies sur mes feuilles, d’être arrivé au bout d’une technique et de ne plus pouvoir évoluer. Cela devenait important pour moi d’explorer autre chose. J’ai cherché à retrouver ce qui me plaisait dans le travail du pastel, avec les différents outils que fournissent les logiciels de dessin. »

Grâce au numérique, les auteurs ont également pu innover dans le traitement des décors. Après deux films très urbains (à Paris et à New York), NINA ET LE SECRET DU HÉRISSON se tourne davantage vers la nature, avec une forte présence de la forêt, espace de transition entre la ville, où vivent les personnages du film, et l’usine où est caché le trésor. Felicioli livre ainsi des décors d’une grande richesse, mettant l’accent sur une flore extrêmement détaillée, variée et colorée, donnant aux paysages un aspect merveilleux.

Un casting vocal 4 étoiles

Autre bonne surprise, les spectateurs auront le plaisir de retrouver des voix familières derrière les personnages principaux. Le film signe en effet le retour d’Audrey Tautou (qui avait déjà collaboré sur PHANTOM BOY), absente du paysage cinématographique depuis plusieurs années. La comédienne incarne la mère de Nina, et retrouve son partenaire de jeu Guillaume Canet, dans le rôle du père, redonnant ainsi vie à l’un des couples iconiques du cinéma français.

Le casting est complété par le regretté Guillaume Bats, qui a prêté sa voix au personnage loufoque du hérisson, et par le comédien Patrick Ridremont dans le rôle du méchant gardien. Quant aux personnages principaux, Nina et Mehdi, ce sont les jeunes Loan Longchamp et Keanu Peyran qui leur donnent vie grâce à leur formidable énergie.

La fabrication du film à Valence

NINA ET LE SECRET DU HÉRISSON est le troisième long-métrage réalisé par Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, et coproduit par Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma. Tous deux originaires de la région où ils ont suivi des études d’art (l’école lyonnaise Emile Cohl pour Gagnol, et les Beaux-Arts d’Annecy pour Felicioli), les deux compères ont commencé leur collaboration à Valence au début des années 90. Au studio Folimage, ils ont réalisé plusieurs courts-métrages sélectionnés dans de nombreux festivals. En 2010, ils passent au long-métrage avec UNE VIE DE CHAT, nommé pour l’Oscar du Meilleur long-métrage d’animation, puis sortent leur deuxième long-métrage PHANTOM BOY en 2015.

Pour ce troisième long-métrage, les réalisateurs se sont associés au producteur valentinois Jérôme Duc-Maugé, à la tête d’une société de production installée en région, Parmi les lucioles films. C’est au sein de leur studio à Valence que toute la pré-production du film a été réalisée, ainsi que la majeure partie de la fabrication. Du printemps 2021 et l’été 2022, ce sont près de 70 employés qui ont travaillé sur le film. C’est également à Valence qu’a été composée la musique du film par Serge Besset, collaborateur de longue date des projets de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli.

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La fin d’un duo iconique du cinéma d’animation français

NINA ET LE SECRET DU HÉRISSON signe la fin du duo formé par les réalisateurs Drômois. En juin dernier, à l’occasion du Festival international du film d’animation d’Annecy où le film a été présenté, Jean-Loup Felicioli a annoncé mettre fin à sa carrière dans le cinéma. Une annonce qui met un terme à leur formidable collaboration, longue de 28 ans. De son côté, Alain Gagnol poursuit son chemin dans le cinéma d’animation et travaille d’ores-et-déjà sur de nouveaux projets. Le 13 décembre prochain, un autre film d’animation drômois dont il a co-signé le scénario, SIROCCO ET LE ROYAUME DES COURANTS, sortira en salles.

NINA ET LE SECRET DU HÉRISSON a été soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre d’une coproduction d’Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma.